Un Narthex est l’entrée de l’église, le porche, à la fois dedans et dehors, où se retrouvaient, dans les premiers siècles de l’église, les catéchumènes, ceux qui souhaitaient
être chrétiens, un pied dedans, un pied dehors. Le Narthex est lié à l’histoire de l’église St Jean de Tarbes, avec un lieu de passage entre les deux grandes rues commerçantes, Foch et
Brauhauban. Les gens passent par-là, avec l’habitude de traverser une église, d’où l’idée d’aménager ce lieu, il y a une trentaine d’années, avec une équipe de prêtres et de laïcs : un lieu
d’accueil, d’exposition, et tous les après-midi des personnes qui étaient là pour accueillir les gens, les écouter. Le terme a été choisi pour bien marquer de quoi il s’agissait : un lieu,
un groupe qui souhaitait que des sujets de société soient abordés, proposés par des chrétiens mais ouverts à d’autres que des chrétiens. Pour l’équipe du Narthex, cela signifie le souci d’aller
au devant de ceux qui ne sont pas dans l’église, de leur donner la parole et de les écouter, de leur faire percevoir une partie au moins de la signification du message de l’évangile. Depuis près
de trente ans, les « quinzaines du Narthex » contribuent à cette volonté d’aller vers l’autre en général. Vu la multitude de croyances en présence dans notre société, il ne s’agit pas
de récupérer les gens, mais dialoguer avec eux et de leur présenter si cela les intéresse, le message chrétien en vérité, donc un message d’ouverture et de dialogue.
Le choix d’un local comme la Bourse du Travail est significatif de ce projet , pour montrer par le lieu que le dialogue est ouvert à tous, que le but n’est pas seulement
que des chrétiens se rencontrent –entre eux puisqu’ils sont très différents les uns des autres, mais aussi avec d’autres. Les divers lieux où ont eu lieu les Quinzaines (salle des fêtes de
la mairie, salle du tourisme,…) sont des lieux où se retrouvent des acteurs du monde du travail, de la vie sociale.
Les « Quinzaines » connaissent un succès grandissant, avec des sujets pas toujours simples mais qui mobilisent de plus en plus de monde, et des gens très
différents : beaucoup de chrétiens mais aussi beaucoup de représentants de la société civile, actives par ailleurs sur la ville de Tarbes et sur le département, qui s’y retrouvent. Les
sujets des dernières années ont été en prise avec les problèmes du moment : la question du chômage et du travail «Le travail, un privilège ?», l’éducation, contrainte et transmission…
Ou avec une recherche fondamentale importante, d’où la mise sur pied depuis 1998 de tables rondes interreligieuses, pour voir comment les uns et les autres abordent les problèmes. Cela intéresse
beaucoup les gens.
La manière d’aborder les problèmes est aussi très importante : le Narthex évite des débats de spécialistes. A la télévision, il y a moins de débats qu’avant ou très tard
parce que l’on pense à tort qu’ils n’intéressent pas les gens… Les discours télévisuels font souvent « déjà entendus », et les gens viennent aussi au Narthex pour entendre un autre type
de discours. Il y a là un signe que les gens ont besoin d’échanger sur diverses questions. Les débats qui suivent chaque conférence ou table ronde sont essentiels. L’année où a été abordé le
thème « vivre à Tarbes », le Narthex avait permis à des SDF de prendre la parole. Cela a beaucoup frappé les esprits. Le succès du Narthex est là : on sait que c’est un lieu où
tout le monde peut venir s’exprimer sur les sujets en débat.
Père J-M. Puyau (équipe du Narthex)
L'équipe actuelle du Narthex