La quinzaine 2009 :
"Les religions, facteur de discorde ou de paix
?"
le jeudi 5 novembre à 20h 45 au cinéma du PARVIS
"Just a Kiss"
un film de Ken Loach
suivi d'un débat animé
par Paul Dima
Paul DIMA, directeur de l'ISCAM de Toulouse, animait la discussion après la projection et nous communique
ces notes :
Notes sur le film "Just a Kiss" de Ken Loach, Grande Bretagne, 2003 :
Cinéaste engagé et humaniste, Ken Loach a toujours su dénoncer toute forme d’injustice, qu’elle soit sociale ou politique. Sans abandonner ses convictions, le film "Just a Kiss", s'attache à l'histoire naissante d'un couple dont l'amour est mis à mal par les contraintes culturelles et religieuses des groupes d'appartenance des deux amants.
Issu de la communauté pakistanaise musulmane et bourgeoise de Glasgow, Casim a tout pour être le modèle d'une intégration réussie : DJ dans une boite de nuit, il rêve de créer son propre établissement. Il rencontre Roisin, professeur de musique de sa sœur et c'est le grand amour. Mais sa famille a d'autres/Users/Georges/Library/Mobile Documents/com~apple~TextEdit/Documents/Sans titre.txt projets : elle lui bâtit sa future maison, contigüe à celle de ses parents, et organise son mariage avec une parente issue de la même communauté ethnique et religieuse.
Roisin, jeune Irlandaise, est appréciée de tous dans son école catholique, direction comprise - prête à fermer les yeux sur sa vie amoureuse hors normes religieuses. Mais elle sommée de renoncer à son amour par le curé de la paroisse qui lui fait comprendre brutalement que vivre hors mariage, de plus avec un non catholique lui coutera son poste.
Tout au long du film, nous suivons les hésitations, les avancées et reculs de Casim, oscillant entre un engagement amoureux contre l'avis de sa famille et la difficulté d'assumer une telle décision. Roisin elle, a fait son choix et assume crânement son licenciement.
C'est la force de ce film : au travers ce cette histoire singulière, il confronte deux univers étrangers et étanches l'un à l'autre. Dans ce contexte, l'irruption de l'amour ne peut être que dangereuse, parce que hors frontières établies. S'agit-il pour autant de célébrer ici la victoire de l'amour sur les forces obscurantistes des intégrismes communautaristes et religieux ? La fin du film est plus subtile. Certes, le couple a réussi son parcours du combattant et a choisi de vivre libre, selon son cœur. Mais au prix de quelles ruptures : sociales, familiales, culturelles et religieuses, pour se retrouver à deux…oui, mais bien seuls. Peut-être est-ce ici la dénonciation la plus forte de tout intégrisme, quel qu'il soit.
Récompenses du film :
. Prix du Jury Œcuménique et Prix de la Guilde des cinémas d'art et essai allemands au Festival de Berlin 2004
. Nomination au prix du meilleur scénario lors des Prix du cinéma européen 2004.
· Prix du public lors du Festival international du film de Valladolid 2004.
· César du meilleur film de l'Union Européenne en 2005.