« Ce que la danse dit du corps », Vidéo-conférence du jeudi 14 novembre.
Michel Vincenot présente son propos :
« Au cours de l'Histoire, la danse a modelé les corps selon les représentations de chaque époque, de chaque maître de ballet ou de chaque chorégraphe.
La danse baroque, puis classique, ont montré la noblesse du corps dans ses postures éthérées. Trois-cents ans après, la danse hip hop, venue du béton, est entrée en rébellion contre l'exclusion raciale des années 60 aux Etats-Unis.
Entre temps - de Isadora Duncan à Sasha Waltz ou Robin Orlin - le corps a traversé de multiples expressions que la danse moderne, puis post-moderne et enfin contemporaine ont imprimé aux corps des danseurs.
La grande trouvaille de la danse contemporaine de ces trente dernières années est d’avoir combiné les postures corporelles d’interprètes singuliers en une déclinaison de gestes et de mouvements qui portent la danse au-delà des frontières habituelles du corps. «Quand le corps est au plus près de ce qu’il a à dire intérieurement, il devient imprévisible» (Daniel Dobbels).
L’inventivité remarquable dont les danseurs font preuve aujourd’hui ouvre d’autres sens au corps dans son rapport au poids, au temps, à l'espace et au flux (les fondamentaux de la danse), mais également aux autres : «Il s’agit de rendre perméables ses propres limites à celles des autres», dit le danseur japonais Saburo Teshigawara.